Ljubljana - Jour 5 - Partie 1 - La Slovénie d'Helena

Ce matin: grasse matinée, pas de réveil!
Je suis quand même en route à 9h (quoi? c'est ça ta grasse mat'?), à la recherche d'un restaurant pour mon petit déjeuner...
C'est bizarre cette habitude qu'ils ont ici de ne pas mettre de panneau avec le menu devant les restaurants. Ça oblige à piquer un des menus qui traînent sur les tables.


Je retourne au restaurant repéré la veille pour une jarre de yaourt, fruits et céréales. Et puis je ne traîne pas trop: j'ai rendez-vous place Preseren pour une visite guidée avec le "Ljubljana Free tour".
Ça devient une habitude maintenant, avec toutes ces capitales que j'ai visité...
Bon là c'est un peu bête de le faire aujourd'hui, alors que c'est mon 3ème jour dans la capitale Slovène et que je commence à connaitre un peu la ville, mais bon...

 Sur cette maquette on reconnait le château sur sa colline, et à gauche les tours de l'église, le fleuve et en s'approchant le triple pont et la place où nous sommes...

Il a beaucoup de succès ce tour guidé gratuit: il y a tellement de monde que nos guides sont obligés de faire 3 groupes! La guide de mon groupe s'appelle Helena et elle est également bien équipée: elle a un micro et un petit haut parleur. C'est la première fois que je vois ça mais chut! La visite commence...


Les anecdotes sur la ville débutent. La première je la connais déjà un peu. Elle concerne le poète France Preseren , dont la statue est juste là. Comme vous le savez ce romantique fut l'auteur de l'hymne Slovène mais aussi un grand pilier de bar: ce n'est pas pour rien si les paroles de l'hymne national parlent de trinquer à l'amitié entre les nations!
La statue fit également scandale car la muse qui est au dessus de Preseren est seins nus et les autorités avaient donc planté un arbre tout contre pour que les gens sortant de l'église juste en face ne soient pas choqués.


Bien sûr Helena évoque la statue du grand amour de Preseren, qui se retrouve sur le mur de l'immeuble en face, et qui comme vous le savez déjà ne partageait pas son amour et a fini par se marier avec un autre gentleman plus fortuné...


Nous traversons le triple pont (où bien entendu Helena nous parle de son architecte Plecnik, mais vous savez déjà tout ça) puis nous tournons à gauche en direction du marché.
Tout comme je l'avais remarqué hier, notre guide nous montre les colonnes qui bordent le bâtiment et le savant effet d'optique imaginé par l'architecte pour accentuer l'impression de profondeur du bâtiment...


Nous voici sur le pont moderne des bouchers. Je les ai déjà pris en photos, tous les cadenas accrochés sur les rambardes du pont par les amoureux. La tradition viendrait d'un village autrichien où les jeunes filles obligeaient les garçons à accrocher un cadenas à un pont avec leurs deux noms avant de partir à la guerre, de peur que les garçons n'oublient de revenir et soient tentés par d'autres filles.


Arrêt au prochain pont: celui des dragons bien sûr!
Construit en l'honneur des 30 ans de règne de l'empereur autrichien François Joseph, l'argent alloué par l'empire fut détourné une première fois par les Slovènes et le pont ne fut pas construit. Puis on finit par le bâtir (s'agirait pas de se mettre l'empereur à dos), mais avec une armature en béton, nouveauté pour l'époque, et surtout ouvrage moins coûteux...
Le sourire des statues de dragons du pont lui a donné un surnom: le pont des belle mères...


Sur le marché méridional, Helena nous fait goûter un genre de radis coupé en lamelle, sorte de choucroute qui moi me fait penser à du Daikon (du radis japonais)


Nous continuons notre chemin et nous arrivons devant l'église Saint Nicolas où on nous attend pour faire une photo de groupe (grand classique du Freetour: ça leur permet de mettre la photo sur leur site internet ou sur Facebook et de se faire de la publicité). Il y a aussi des vendeurs de couronnes en feuillage comme j'en avais déjà vu une il y a deux jours. Et là aussi un petit oiseau est en train de s'ébattre dans l'une des couronnes... vous le voyez?


Voilà la fameuse porte de l'église qui avait été réalisée pour la venue du pape Jean Paul II à Ljubljana.
Notre guide nous fait remarquer les différents éléments représentés: les croisades, l'arbre Slovène Lipa (symbole de la Slovénie), les évangélistes irlandais qui ont converti le pays, les tomes de la bible...


... on aperçoit même le visage du sculpteur qui s'est lui même représenté tout en bas dans un coin.


Plus loin, la place de l'Hotel de ville et la fontaine des 3 rivières de Robba. Pour l'instant on suit un chemin connu...



Le marbre des statues de la fontaine se craquellerait avec le froid, ce qui explique qu'elles soient fréquemment remplacées, tout comme l’obélisque qui est absente en ce moment...
La disposition des mains des statues sur la fontaine serait particulière et représenterait l'une des signatures du sculpteur Robba (pourquoi je ne les ai pas prises en photo?).


Helena nous parle maintenant de drapeaux: celui de Ljublana est logique: les tours du château qui surplombe la ville, et le dragon qui évoque la légende de Jason terrassant le dragon qui terrorisait la ville...



Le drapeau de Slovénie, quand à lui, est plus récent: il fut dessiné après l'indépendance de la Slovénie en 1991. Les 3 couleurs sont héritées de la Yougoslavie, les montagnes représentent le mont Triglav. A l'époque le gouvernement avait lancé un concours pour déterminer le dessin du drapeau ainsi qu'un vote populaire...


Ne traînons pas s'il vous plait! Continuons notre balade à travers les rues de la vieille ville. Et au passage, je prend de nouvelles photos de détails que je n'avais pas remarqués les fois d'avant...


Nous traversons le fleuve par le petit pont des cordonniers, et la guide nous fait remarquer le bâtiment délabré qui fait l'angle: il faisait office de tribunal et de prison, et on avait pour habitude de mettre les condamnés dans une cage accrochée au pont et de les plonger dans l'eau de la rivière pour les punir. On savait s'amuser à cette époque!


Traversons le pont pour quitter la vieille ville et pénétrer dans la 'nouvelle ville'. Voilà la grande place du congrès avec son parc et ses arbres immenses.
Cette grande place a été construite après la chute de Napoléon pour accueillir le congrès des vainqueurs qui allaient se rencontrer afin de se partager l'Europe.


C'est sur cette place, au balcon de l'université (en photo ci-dessus), que fut proclamé l'indépendance du pays.


Nous continuons notre chemin et cette fois ci, c'est une découverte: c'est un quartier dans lequel je ne suis encore jamais allé depuis que je suis arrivé à Ljubljana...


C'est plein de larges bâtiments administratifs et de bureaux, mais c'est aussi là que se trouve le principal chef d'oeuvre architectural de Joze Plecnik (qui a déjà rappelons construit le marché, le triple pont, le pont des cordonniers): la bibliothèque universitaire.


C'est vrai que c'est un bâtiment singulier, avec ses murs où se croisent des pierres et des briques en quinconce. Les vitres sur le côté sont inclinées pour ressembler à des livres ouverts. Il parait que le hall d'entrée est tout de marbre noir, très sombre, et qu'il mène vers une salle de lecture bercée de lumière, comme pour évoquer l'ascension des étudiants vers la lumière du savoir...
Terminée à la veille de la seconde guerre mondiale, la bibliothèque aurait été remplie de livres en une nuit afin que les fascistes qui venaient d'arriver ne puissent pas en faire leur quartier général.
C'est promis: je reviendrais y faire un petit tour tout à l'heure.


Nous passons devant une colonne dédiée à Napoléon, qui fut le premier des envahisseurs du pays à reconnaître la langue slovène, puis nous arrivons devant le dernier arrêt de notre visite de 2h30: il s'agit également de la dernière oeuvre de l'architecte Plecnik, datant de l'époque soviétique.
Voilà un ancien couvent qu'il a réhabilité en centre culturel, et là encore Jozé a utilisé un autre style, tout en gardant certaines marques de fabrique (les colonnes par exemple): les murs sont décorés de motifs géométriques qui s'inspirent de l'art populaire slovène.


Ce fut là la dernière réalisation de l'architecte, qui fut totalement désavoué par le pouvoir communiste. Son style - éloigné du constructivisme soviétique - leur paraissait trop "bourgeois". Il continua à enseigner à l'université pendant un instant puis tomba dans l'oubli. Et ce ne fut que dans les années 80, quand le centre Pompidou fit une exposition sur Plecnik, que l'on recommença à s'intéresser à son oeuvre.


Avant de nous quitter, Helena tient à nous raconter les années communistes de son pays, telles qu'elle les a vécu dans son enfance: l'électricité coupée 1 heure par jour pour faire des économies, la pénurie de café et le fait qu'elle n'a mangé de banane pour la première fois qu'une fois que le rideau de fer est tombé. Pourtant Tito avait réussi à sortir un peu le pays de l'influence de Moscou, en donnant notamment le droit à certains yougoslaves de sortir du pays.
Puis elle nous raconte l'indépendance de 91, le passage à l'Euro, les prix qui augmentent, etc...


La visite est maintenant terminée. C'est toujours intéressant ce genre de visite car on n'a pas seulement le point de vue "touristique" des choses: on a les anecdotes, les impressions du quotidien...
Après moultes mercis et un pourboire (quand même), je décide d'aller déjeuner dans la cour du centre culturel Krazenski, où j'ai repéré un restaurant bien sympa... et ils ont un "Tourist menu".



Pour vraiment pas cher du tout, on a droit à de la nourriture simple mais bonne: soupe de pâtes en entrée, salade, rôti de porc et patates, crêpe en dessert, et en boisson je teste le "Cockta"... c'est pas mal!



Je suis repu!
Il va falloir que je marche un peu pour digérer tout ça.
Ça tombe bien j'ai encore plein de choses à découvrir à Ljubljana...
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