Lisbonne - Jour 4 - Partie 1 - Le château de Blanche Neige

Dans la plupart de mes voyages dans les capitales d'Europe, je réserve une journée où l'on va sortir de la ville pour visiter d'autres choses. Et bien c'est aujourd'hui justement...
Et cette journée elle commence par un méchant diablotin qui vous réveille en criant "Debouuuut!"


Plus sérieusement, j'ai fait un rêve bizarre cette nuit là mais je ne crois pas qu'il y avait ce bonhomme dedans.
Réveil quand même à 7h du matin et petit déjeuner dans notre pâtisserie habituelle, où il y a moins de monde car on est Samedi.


On descend de notre colline et on se dirige vers la gare du Rossio, qui possède une superbe façade de style néo-manuélin (elle date de 1888). On achète nos billet et on se dépêche car justement... notre train part dans 3 minutes!
Et, 40 minutes plus tard...



... nous voilà arrivés à Sintra!
Sintra est un petit peu la Versailles portugaise: les rois y avaient leurs châteaux, ainsi que toute la noblesse et la bourgeoisie qui les avaient suivis ici.
D'ailleurs, sur la colline au dessus de la gare, on aperçoit les ruines de l'un des plus anciens d'entre eux, le château des Maures.


Il y a la queue pour prendre le bus 434 qui fait le tour des principales curiosités de la ville. Le ticket coûte 5€ et dure toute la journée. Malheureusement on n'aura pas le temps de visiter le palais de la Quinta de la Regaleira, que nous avaient conseillé les propriétaires de l'appartement, mais il faut dire qu'il y a tellement de choses à visiter ici...
On va commencer par le château le plus éloigné et le plus haut, et d'ailleurs dés la sortie du bus on aperçoit sa tour au dessus de nos têtes: Le palais da Pena.



C'est aussi le plus visité apparemment... nous ne sommes pas les seuls touristes.
Et la visite commence par une difficile ascension... ça monte! Il y a une navette pour les moins courageux, mais nous nous sommes sportifs (et radins: ça coute 3€ la navette).


En se rapprochant petit à petit, vous comprenez pourquoi j'ai donné à cet article le titre  "Le château de Blanche neige": c'est une architecture super kitch, colorée... un genre de gâteau de mariage géant aux couleurs pastels et plein de chantilly et de petits choux...
Y'en a certains qui trouvent ça écœurant. Moi... j'adore!

 
Le château est dressé sur une étroite colline, avec une vue à 360° sur les environs. On comprend que les têtes couronnées aient choisi ce cadre pour y construire leur résidence.
En plus, on a également une vue sur l'estuaire du Tage, au loin, et on peut donc également surveiller la capitale du royaume...


C'est assez... bucolique comme on disait à l'époque. Sur l'un des reliefs du parc de 200 hectares, on aperçoit une petite statue qu'on appellera le berger, même si en regardant de plus près on dirait un soldat.


Mais tournons nos yeux maintenant vers le palais. C'est un mélange de différentes architectures, de différentes couleurs, de différentes formes, les murs semblent partir dans tous les sens...
La tour rouge, au fond, a été construite pour ressembler à la tour de Belem, que nous avons visitée hier .


Pour pénétrer dans la cour du château, il faut passer sous l’œil inquisiteur de notre ami le petit diablotin, prêt à nous sauter dessus si notre tête ne lui revient pas...


L'inspiration des architectes était vraiment sans limite: regardez ces jolis azulejos feuillus qui côtoient ces arabesques musulmanes...


Le style de cette architecture est inspiré des goûts romantiques de l'époque. On y a mélangé des styles néo-gothiques, néo-manuélin, néo-islamique, néo-renaissance...
Bien entendu, le palais est classé au patrimoine mondial par l'UNESCO...


Je fais le tour des remparts qui débouchent sur la petite place intérieure d'où l'on a là aussi une superbe vue sur la vallée, avec la mer au fonds et en face, les ruines du château des Maures que nous visiterons par la suite. Je crois que l'on aperçoit même Lisbonne au loin avec le pont du 25 Avril.


Sur la petite place, on a accès à la petite chapelle renfermant un superbe retable.


Mais il nous reste encore à visiter l'intérieur du palais, qui n'est pas bien grand il est vrai mais avec plein de choses intéressantes à y voir...
Nous tombons sur une conférencière qui parle anglais et français et nous en profitons pour nous incruster dans son groupe...


Le palais fut construit  en 1840 sur les ruines d'un monastère hiéronymite. Il en a d'ailleurs conservé le cloitre central et les pièces qui l'entourent sont basses de plafond et très sombres, un peu comme dans un monastère.


Ferdinand II de Saxe-Cobourg-Gotha, le prince qui le fit construire, était un grand amateur d'art et peintre à ses heures perdues. C'est d'ailleurs lui même qui a peint cette fresque sur les murs de l'un des salons.


Le palais ne fut finalement terminé qu'en 1885, année de la mort du prince. C'est donc ses fils Pierre V et Louis Ier qui profitèrent du palais.
Le palais fut notamment très apprécié par la reine Amélie d'Orléans (française), épouse de Louis Ier, qui n'y put rester jusqu'à sa mort: en 1908 le roi et son héritier sont assassinés par des anarchistes. Quelque temps après la république fut déclarée et la reine et son dernier fils durent s'exiler hors du pays.
(J'ai l'impression d'être Stéphane Bern tout à coup)



Se succèdent alors salons, chambres, salle de bain ... un peu de l'intimité des têtes couronnées du siècle dernier.
Remarquez la baignoire-douche, et les toilettes et bidet de porcelaine tout décorés, les murs doublés de velours rouge... une salle de bain de princesse!


On peut voir l'un des tout premiers téléphones qui ait été installé au Portugal.
On a également accès à une petite terrasse où il y a un tout petit canon agrémenté d'un cadran solaire et d'une loupe. Tous les midi, la loupe chauffait la mèche du canon et celui ci envoyait un petit boulet. Cela permettait de régler sa montre.
Ça s'appelle un canon de midi.



Puis dans l'autre aile du château viennent des salles plus grandes: salles d'apparat, bureau et salle de danse. Plus lumineuses et moins intimes, mais toujours aussi magnifiquement meublés.


Sur cette porcelaine accrochée au mur, le roi s'est fait représenter avec son fils au milieu des dieux grecs antiques... C'est vrai que Ferdinand était un grand amateur d'art et que quand son fils fut arrivé en age de régner, il se retira de la vie publique pour se consacrer à l'art. On le surnomme 'le Roi artiste'.



On termine cette visite par les cuisines du château, et ça tombe bien: on a faim!
On va donc faire la queue à la cafétéria du musée, où ils n'ont pas beaucoup de choix et où les sandwichs sous vide sont minuscules... on ne peut pas dire que cela soit un repas de roi!


Avant de quitter le château, nous devons encore faire un tour dans son grand parc qui l'entoure sur toute la colline. Il est agrémenté de différents petits pavillons, folies, statues, serres...
Notre but; aller à la croix plantée qui surplombe toute la vallée.


Mais on finit par se perdre au milieu de la nature envahissante, de ses grands arbres et ses fleurs sauvages...
Une ambiance qui donne envie de se promener tout simplement... comme devait l'apprécier la princesse Amélie, qui avait fait installer un jardin de fougères à côté de la petite cascade...


On tombe un peu par hasard sur la serre et ses rosiers, et on se perd à nouveau...
Dommage que l'on n'ai pas le temps de rester toute la journée ici.


On se perd et on se reperd, mais nous finissons par retrouver enfin le chemin de la Cruz Alta, qui en fait n'était pas si loin que cela.
Et une fois en haut (529m d'altitude) c'est vrai qu'on a un superbe vue dégagée sur tous les alentours...


On aperçoit surtout le château de Blanche Neige juste en face de nous. Avouez qu'il a vraiment l'air d'être sorti d'un conte de fée...


Il est temps pour nous de passer à autre chose et d'aller visiter un autre château, qui pour le coup n'a rien à voir avec celui là (vous verrez).
Même si il se trouve juste à côté: on va y aller à pieds!

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Voyage:

Palais extérieur:

   

Palais intérieur:

   

Jardin:

 

Commentaires

Articles les plus consultés