Budapest - Jour 4 - Partie 2 - La croix et l'étoile

La croix et l'étoile, ça veut dire que nous allons visiter une église, puis un synagogue... Mais avant cela, nous allons visiter... un restaurant! J'ai faim.
On ne va pas aller loin puisque celui ci se trouve juste sur l'esplanade de la Basilique Saint Etienne. Et surtout au menu ils proposent une... "Goulash adventure"!


Le fameux menu se compose d'une terrine, d'un goulash à la viande super moelleuse (mitonnée pendant des heures donc) et en dessert un genre de roulé au fromage blanc vanillé. Tout ça accompagné par une limonade maison pomme verte/citronnelle. Appétissant n'est ce pas? A juste titre. C'est l'un des meilleurs restaurants que j'ai eu de tout le séjour, j'en fais donc la pub: 0.75 bistro. Sur le mur qui mène aux toilettes, ils ont laissé les enfants dessiner à loisir. Et d'ailleurs la petite fille de la table à côté y va dessiner un moment.


Bon. Pas de temps à perdre: la cathédrale est là qui m'attend.
Construite à la fin du 19ème siècle dans un style Néo-renaissance, il fallut plus de 54 ans avant de la voir terminée.
Le but des 3 architectes qui se sont succédés sur cette œuvre fut avant tout de rivaliser avec la splendeur de Vienne, la grande rivale. Tout d'abord par son nom, "Saint Etienne" qui fait directement référence à la cathédrale de Vienne (sauf qu'ici on dit 'Szent Istvan Basilica ').



Je prends un billet à l'accueil pour grimper dans l'ascenseur qui mène tout en haut du dôme. L'ascenseur c'est mieux, car en descendant je croiserais plein de gens complètement exténués d'avoir choisi l'escalier, et ses 302 marches!
Une fois en haut nous pouvons voir l'envers du dôme que nous pourrons observer plus tard dans l'église... on a l'impression de voir l'arrière d'un décor de théâtre...



Un petit escalier nous mène à l'extérieur... où il pleut à verse! Je m'en fiche j'ai mon parapluie...
Je fais le tour de la corniche où comme vous pouvez le constater le panorama est superbe. J'essaie tant bien que mal de prendre quelques photos. On aperçoit la colline de Gellert, la silhouette du palair royal et de l'autre côté les flèches du Parlement, et puis ce toit vert et jaune, c'est celui de la caisse d'épargne de la Poste, le bâtiment Art Nouveau devant lequel nous sommes passés tout à l'heure!


Je descends par l'escalier (c'est moins fatiguant que dans l'autre sens) et pénètre dans l'église.
Elle est très grande même si elle n'est pas aussi impressionnante que celle de Vienne...
Pourtant il y a du marbre et des dorures partout.


Levons un peu la tête... la coupole centrale de la basilique est tapissée de mosaïques qui flamboient au dessus de nos têtes.
Sous ses 96 mètres de haut, la basilique peut accueillir jusqu'à 5800 personnes.


Et voici le "Saint dextre", ou pour dire plus simplement la main de Saint Etienne. Quand au XIème siècle on ouvrit le cercueil du saint homme, on découvrit que son avant bras droit était parfaitement conservé. Cela ne pouvait être qu'un miracle, et depuis la relique est adorée de tous les fidèles, et gardée jalousement dans ce reliquaire...


Avant de sortir, il va se passer une drôle d'aventure: En passant devant une porte visiblement fermée, j'entends quelqu'un qui tapote à l'intérieur pour pouvoir sortir. Je vais donc chercher le gardien de l'église pour qu'il vienne ouvrir à cette dame qui travaille ici et a oublié son pass électronique... D'habitude c'est le genre de mésaventure qui m'arrive à moi, heureux de voir que je ne suis pas le seul tête-en-l'air de la planète...


Dehors la pluie a cessé... plus ou moins. Je traverse à pied la place Ferenc pour me retrouver - comme prévu - devant la grande Synagogue de Budapest
La visite se fait exclusivement sous forme de visite guidée, et d'ailleurs il y a plein de monde déjà qui fait la queue devant les cabines qui vendent les tickets pour la visite. Un gars explique qu'il y en a une qui vient juste de commencer et qu'on peut donc les rejoindre. J'achète vite un billet et je passe le contrôle de sécurité, sans oublier de mettre une kippa sur ma tête (un petit vieux distribue des kippas en papier à l'entrée).



Construite en 1859 par Ludwig Förster, un architecte autrichien, son architecture est tout à fait orientale, avec ses deux tours en forme de minaret, et l'étoile qui figure un peu partout sur la façade, n'a pas le même nombre de branches que l'étoile de David, mais ressemble plus à ce que l'on peut trouver dans certains palais arabes...
A noter également les couleurs des faïences de la façade: bleu, jaune et rouge. Ce sont les couleurs du blason de la ville...


L'intérieur.... regardez ça comme ça brille! On peut y accueillir 3400 fidèles.
Les lustres, avec leurs boules blanches, ressemblent à des sapins de noël...
L'architecte n'était pas juif, ce qui se remarque par certains détails de l'architecture, ou par exemple le fait qu'il y ait un orgue: dans les synagogues, aucun instrument n'accompagne les chants. Cela n'a pas empêché Franz Liszt ou Camille Saint Saens de venir jouer de l'instrument ici.


Assis sur les bancs de la synagogue, plusieurs groupes de touristes sont réunis, attentifs aux explication de leur guide - bénévole - qui leur explique dans leur langue tout ce qu'il y a à savoir. Le groupe de français est le plus petit: on doit être 4 personnes à tout casser. Notre guide, dans son grand châle très élégant, parle très bien notre langue et nous raconte plein de choses.
Elle nous explique comment l'église fut construite, la signification de chacun des signes religieux, comme par exemple celle de cette lanterne rouge en forme d'étoile...
Comme vous le voyez, je n'ai pas tout retenu... désolé.


La visite se poursuit à l'extérieur. Sur le côté de la synagogue, un endroit dans lequel se côtoient une multitude de stèles et plaques. Normalement la présence d'un cimetière n'est pas autorisée à côté d'une synagogue, mais ici personne n'y est enterré: ces plaques commémorent les victimes de la Shoah dont on n'a pas retrouvé les corps.
En continuant derrière la synagogue il y a un autre jardin du souvenir, le parc Raoul Wallenberg...


Bien que la Hongrie ait été l'un des premiers pays à avoir voté des lois discriminatoires entre les deux guerres (en limitant le nombre d'étudiants juifs dans les universités), et bien qu'elle fut l'alliée de l'Allemagne nazie, les autorités hongroises tentèrent de s'opposer au déplacement des juifs hongrois jusqu'au début de 1944, où des mouvements nazis renversèrent le gouvernement et commencèrent la répression.
D'abord les juifs de la campagne que l'on força à marcher jusqu'à l'Autriche, marche durant laquelle bon nombre moururent de fatigue. Ensuite les juifs de Budapest furent parqués dans le ghetto dans lequel nous nous trouvons, jusqu'à la fin de la guerre qui fort heureusement finit par arriver...


Dans le jardin du souvenir, 3 monuments: L'arbre de vie, un sole pleureur de métal, sur les feuilles duquel sont marqués les noms de familles juives décimées par les nazis. Le nom donné à cet arbre est celui de la grand mère de Tony Curtis, qui a financé sa réalisation (sa grand mère, hongroise, serait morte en déportation).
Il y a également une œuvre en vitraux d'une artiste israélienne, représentant un serpent qui part dans les flammes.



Et enfin il y a la tombe de Raoul Wallenberg, Juste qui aurait sauvé des milliers de juifs hongrois en leur donnant des visas suédois (il était diplomate). Comme vous le voyez la tradition veut que l'on laisse une pierre pour montrer qu'on ne l'oublie pas...
A ce moment là, notre guide nous donne le choix entre arrêter là notre visite ou la continuer un peu dans le ghetto juif... Nous décidons de continuer.
Elle est de bon conseil sur les autres synagogues à visiter, la boulangerie yeddish qui se trouve pas loin, etc...


Elle nous emmène à Gozsdu Udvar, un long passage qui passe parmis plusieurs cours d'immeuble. C'est super grand on s'y perdrait! Cette série de bâtiments a été construite par le même architecte, un urbaniste souhaitant rationaliser l'habitat ouvrier. Pendant la guerre, un côté de ces immeubles constituait l'une des frontières du ghetto.
Dans les années 2000, ce quartier était complètement à l'abandon et a été réaménagé il y a peu avec une succession de bars, restaurants... c'est devenu un endroit à la mode.


C'est le moment pour notre guide de nous laisser... C'était bien sympa.
Je me balade encore un moment dans Gozsdu Udvar, où aujourd'hui il y a un genre de marché d'artisanat avec plein de stands où je finirais bien par acheter quelques souvenirs...
Il y a aussi un magasin d'antiquité avec de vieilles voitures des années 50... mon père serait très heureux s'il était ici!


Je vais jusqu'au bout du passage pour sortir officiellement du ghetto. Je tourne à gauche à la recherche d'une des synagogues conseillées par la guide (photo ci dessus), mais celle ci est en travaux et il faut payer pour entrer...


Dans ce cas nous allons continuer notre chemin en nous baladant le nez en l'air... enfin pas trop longtemps car notre soirée va bientôt commencer et... on a des choses à faire!


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Cathédrale: 


Synagogue:


Ghetto:













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